Introspection personnelle DFS - Semaine à Chevetogne
Voici une bien étrange proposition de voyage d’étude qui
nous a été proposé dans le cadre de l’atelier DFS, partir une semaine au milieu
de nulle-part afin de faire un « stage de survie » et tester nos expériences
sur le terrain. La première impression, arrivée sur place, a été pour nombreux
d’entre nous de se demander « Mais, qu’est-ce qu’on est venu faire ici ? ».
Très rapidement nous nous sommes installés. Après avoir
entamé le pitch de la semaine, géré la gestion du domicile (lits, nourriture,
nettoyage, horaires) nous nous sommes attelés aux premières observations du
lieu et petit à petit appréhendé notre nouvel environnement. A ma grande
surprise, la question initiale s’est rapidement transformée en « Mais, qu’est-ce
qu’on peut faire avec ça ? et ceci ? et cela ? » et je me
suis laissé entrainer au jeu de la survie et recherché les premières pistes
intéressantes avec mon binôme.
Le séjour, d’une semaine, s’est avéré à mon sens plus court
qu’il n’en avait l’air, le calme et le silence de la campagne altèrent ma
notion du temps. On se sent plus calme, reposé, tranquille. Dans cette
tranquillité, on prend plus de temps de regarder autour de nous afin d’observer
ce qu’il se passe, d’appréhender son environnement, de mieux réfléchir à nos
projets personnels et aux projets de groupe en prenant du recul, un calme de
travail pratiquement impossible à obtenir dans la ville ou tout veut aller au
plus vite.
Durant ce séjour à Chevetogne nous nous sommes confrontés à
la dure réalité du terrain, les suppositions que nous avons établi en atelier
se sont avérés incomplètes, insuffisantes et inefficaces, nos projets
personnels se sont soldés par des échecs lors de nos expérimentations. Est-ce
mauvais ? je ne le pense pas, faire un pas en arrière permet de mieux
rebondir et de pouvoir en faire deux en avant à nouveau.
La difficulté selon moi était de sortir du rôle de
l’architecte auquel nous somme tous habitués et penser d’une manière différente
pour développer nos projets respectifs. Ce pourquoi ce voyage à été
enrichissant, il nous a confronté à une nouvelle vision de la réalité des
choses in situ et nous permet de mieux revenir dans nos pas afin d’avancer avec
plus d’intelligibilité et de pertinence dans nos recherches et plus de cohérence
dans nos propos. Nos projets, selon moi, recherchaient très peu à décortiquer
le phénomène physique qui se cache derrière l’idée que nous voulions exploiter,
les lacunes de connaissance dans le domaine deviennent évidentes. Maintenant,
je suppose, nous sommes d’avantage capables de faire abstraction de notre perpétuelle
recherche des formes et de réfléchir plus dans l’utilité d’un objet, son
fonctionnement, son efficacité et la mécanique qui se cache derrière, afin de
construire un prototype viable de projet.
Socialement, ce voyage a également permis d’avoir une
meilleure ambiance et cohésion entre nous en atelier. Les balades à se perdre dans
les bois, faire des feux de camp pratiquement tous les soirs, les jeux de
société et l’organisation des repas ont vraiment été des moments
particulièrement agréables. Il aurait été plus intéressant que ce voyage ait eu
lieu plus tôt dans le quadrimestre afin de démarrer l’exercice directement dans
cette ambiance et casser plus tôt le formatage que nous avons subi jusqu’à maintenant
sur le fonctionnement d’un atelier dans une faculté d’architecture.