jeudi 16 novembre 2017

Introspection personnelle DFS - Semaine à Chevetogne


Voici une bien étrange proposition de voyage d’étude qui nous a été proposé dans le cadre de l’atelier DFS, partir une semaine au milieu de nulle-part afin de faire un « stage de survie » et tester nos expériences sur le terrain. La première impression, arrivée sur place, a été pour nombreux d’entre nous de se demander « Mais, qu’est-ce qu’on est venu faire ici ? ».

Très rapidement nous nous sommes installés. Après avoir entamé le pitch de la semaine, géré la gestion du domicile (lits, nourriture, nettoyage, horaires) nous nous sommes attelés aux premières observations du lieu et petit à petit appréhendé notre nouvel environnement. A ma grande surprise, la question initiale s’est rapidement transformée en « Mais, qu’est-ce qu’on peut faire avec ça ? et ceci ? et cela ? » et je me suis laissé entrainer au jeu de la survie et recherché les premières pistes intéressantes avec mon binôme.

Le séjour, d’une semaine, s’est avéré à mon sens plus court qu’il n’en avait l’air, le calme et le silence de la campagne altèrent ma notion du temps. On se sent plus calme, reposé, tranquille. Dans cette tranquillité, on prend plus de temps de regarder autour de nous afin d’observer ce qu’il se passe, d’appréhender son environnement, de mieux réfléchir à nos projets personnels et aux projets de groupe en prenant du recul, un calme de travail pratiquement impossible à obtenir dans la ville ou tout veut aller au plus vite.



Durant ce séjour à Chevetogne nous nous sommes confrontés à la dure réalité du terrain, les suppositions que nous avons établi en atelier se sont avérés incomplètes, insuffisantes et inefficaces, nos projets personnels se sont soldés par des échecs lors de nos expérimentations. Est-ce mauvais ? je ne le pense pas, faire un pas en arrière permet de mieux rebondir et de pouvoir en faire deux en avant à nouveau.

La difficulté selon moi était de sortir du rôle de l’architecte auquel nous somme tous habitués et penser d’une manière différente pour développer nos projets respectifs. Ce pourquoi ce voyage à été enrichissant, il nous a confronté à une nouvelle vision de la réalité des choses in situ et nous permet de mieux revenir dans nos pas afin d’avancer avec plus d’intelligibilité et de pertinence dans nos recherches et plus de cohérence dans nos propos. Nos projets, selon moi, recherchaient très peu à décortiquer le phénomène physique qui se cache derrière l’idée que nous voulions exploiter, les lacunes de connaissance dans le domaine deviennent évidentes. Maintenant, je suppose, nous sommes d’avantage capables de faire abstraction de notre perpétuelle recherche des formes et de réfléchir plus dans l’utilité d’un objet, son fonctionnement, son efficacité et la mécanique qui se cache derrière, afin de construire un prototype viable de projet.


Socialement, ce voyage a également permis d’avoir une meilleure ambiance et cohésion entre nous en atelier. Les balades à se perdre dans les bois, faire des feux de camp pratiquement tous les soirs, les jeux de société et l’organisation des repas ont vraiment été des moments particulièrement agréables. Il aurait été plus intéressant que ce voyage ait eu lieu plus tôt dans le quadrimestre afin de démarrer l’exercice directement dans cette ambiance et casser plus tôt le formatage que nous avons subi jusqu’à maintenant sur le fonctionnement d’un atelier dans une faculté d’architecture.