mardi 14 novembre 2017

A4 - Journal de Bord / Domaine de Chevetogne



JOURNAL DE BORD   Domaine de Chevetogne 



Jour 1 : « il n’y a plus d’eau potable »

Jour d’arrivée, cette journée était dédiée à la découverte et exploration du domaine de Chevetogne.
Ce premier jour servait également de mise en situation pour le reste de la semaine. La condition était de simuler un petit village vivant en communauté, l’objectif principal est de récupérer de l’eau potable pour le village. Nous étions disposés en autogestion absolue et devions nous répartir en groupes afin de partir à la recherche d’eau potable pour notre petite communauté, à l’aide de tous les moyens possibles sur place. Notre groupe fut constitué de Alfaro Lozano Christina, Denche Sanz María, Lapointe Lucie, Oliveira Rodrigues Rodrigo et Rigal Jean-Baptiste.



Jour 2 : Exploration du domaine de Chevetogne


La situation mise en place il était temps d’explorer le domaine à la recherche de pistes envisageables à la récupération d’eau. Pour se faire nous avons exploré le domaine à travers les bois, en évitant les routes humaines tracés, passer par le milieu des bois nous semblait plus réaliste et intéressant pour partir à l’exploration et à la recherche d’eau courante dans le domaine.




Parallèlement à cette exploration nous avons dessiné une carte de trajets sur laquelle les distances, en temps de marche, ainsi que les points de repère sont inscrits. Cella nous permet un repérage rapide des points d’eau à proximité et accessible dans un temps raisonnable et de pouvoir s’orienter lors des futures explorations, le relief du domaine étant particulièrement accidenté la promenade n’était pas aisé, malgré notre volonté de sortir des sentiers battus nous avons du emprunter les pistes de promenade à de nombreuses reprises afin de pouvoir avancer. Lorsque nous sommes arrivés sur les secteurs d’activité du domaine nous avons interrompu le dessin de la carte car cette région.





Jour 3 : Réalisation d’un filtre basique à trois étages

Cette journée est dédiée à la conception des premiers systèmes de captation d’eau. Dans notre première piste, nous avons supposé que l’eau écoulant du toit est issue de la condensation de la toiture ainsi que de l’eau de pluie, la gouttière étant encrassé il était indispensable de filtrer cette eau afin de la rendre propice à la consommation humaine.

Nous avons opté pour la mise en place d’un filtre vertical, pouvant être installé à proximité, sur une arrivée d’eau verticale, s’écoulant donc du toit de la résidence à travers une gouttière. Le débit d’eau nous semblait intéressant et facile d’accès car faisant partie intégrante à la résidence. L’idée secondaire à ce prototype était de pouvoir le réutiliser par la suite sur le lit d’une rivière à proximité, en détournant l’eau afin d’installer le filtre et pouvoir récupérer un débit d’eau plus important.

Sur base de nos connaissances primaires sur le sujet, et sur le matériel disponible, nous avons entamé la construction d’un système de filtre triple construit à l’aide de branches coupés sur place ainsi que de conteneurs en tissu pouvant accueillir les divers filtres. Le principe de ces filtres était de réduire au maximum les impuretés de l’eau, du plus gros au plus petit, avec des matériaux pouvant être récupérer ou crée sur place.

Dans notre exploration du domaine le principal matériau qui a attiré notre attention était la mousse des bois, grâce à sa forme constituée de micro filaments et de sa capacité à se gorger d’eau, nous avons supposé que la mousse pouvait jouer un rôle filtrant. L’étape suivante était de récupérer cette mousse, la nettoyer et la placer dans le premier conteneur du filtre.


Le deuxième filtre se devait d’être plus petit encore, le sable pouvant être trouvé sur place et à proximité est le second élément choisi pour le filtre. Les grains de sable bloqués par le tissu étaient une piste de filtre à vérifier dans le processus de filtration de l’eau, la supposition était issue du rôle du sable et de la terre dans la filtration de l’eau des sols.

Le dernier élément se devait d’être encore plus petit afin de se débarrasser des microorganismes restants. Conjointement à la recherche d’un autre groupe, qui expérimentait les propriétés filtrantes du charbon à l’échelle microscopique grâce aux microporosités du charbon actif, nous avons opté pour cet élément en tant que dernier filtre de notre prototype. L’avantage de ce dernier était de pouvoir le fabriquer sur place à l’aide d’un four de boue monté à très haute température afin d’essayer d’obtenir du charbon actif. 

Le fruit de cette coopération et partage de connaissances devrait nous permettre de finaliser notre filtre, il ne restait plus qu’à attendre le résultat de la combustion dans le four crée par l’autre groupe, le processus étant relativement long il faudra attendre le jour suivant pour terminer le prototype de filtre.



Jour 4 : Expériences sur divers filets à nuage

Ce jour-là, nous avons voulu comprendre et expérimenter les filets à nuage dans le domaine, pouvoir capter de l’eau directement à partir de l’air ambiant, très humide en forêt, nous semblait être une piste intéressante à explorer pour récupérer de l’eau de manière accessible.

Entre autres, l’utilisation de filets à nuage nous rappelait fortement le comportement des araignées en forêt, pouvant tresser des toiles au gabarit important par rapport à leur taille et ayant la capacité de récupérer énormément de gouttes d’eau sur leur toile. L’idée d’imiter ce phénomène afin de récupérer de l’eau potable nous attirait, ce à quoi nous avons répondu par la création de trois filets à nuage différents afin d’expérimenter lequel pouvait correspondre au mieux à ce que la nature est déjà capable de réaliser.  

La mise en place des filets se fait à partir d’un cadre en bois, attaché en rectangle et équipé en son centre des différents filets. La base des cadres est équipée d’une gouttière aboutissant sur un sceau. Trois cadres avec trois matériaux différents ont été réalisées pour cette expérience.

Le premier cadre est le plus classique, il s’agit de filets utilisés pour contenir des patates ou des copeaux de bois, facilement trouvable à proximité ou plus loin dans divers commerces à moindre prix. Les filets sont attachés au cadre grâce à des ficelles.

Le second cadre est plus inspiré des araignées, il est constitué d’une toile tressée avec un fin fil de fer sur le cadre, nous avons supposé que ce matériau pouvait condenser facilement et permettre à l’eau de couler aisément jusqu’à la gouttière pour pouvoir être récupéré. Les fils sont tissés verticalement et attachés à une série de visses, puis tressés entre eux afin de créer un contact entre les fils.

Le dernier filet n’en est pas vraiment un, il s’agit d’avantage d’une surface pleine faisant simili de filet. Nous avons utilisé du papier bulles en guise de capteur d’eau, l’idée nous est inspirée par l’anatomie de la carapace des scarabées, de forme bosselée qui augmente la surface de captation et permet à l’eau de percoler et de s’accumuler entre les bosses avec la gravité.


Les filets crées, il ne reste plus qu’à les installer dans un lieu propice. Après notre exploration du domaine, le lieu le plus estimé était à proximité de la rivière, dans les endroits ou la mousse est particulièrement présente. Nous avons eu du mal à stabiliser les cadres dans la forêt, nous avons donc utilisé des branches sur place afin de les équilibrer.



De retour à la résidence, nous avons dû abandonner le filtre à trois étages, malheureusement le processus de création de charbon actif s’est révélé plus compliqué que prévu et nous n’avons pas pu obtenir du charbon actif afin de finaliser le filtre. Fatalement, l’eau déjà obtenue par la gouttière s’est avéré plus salle sortant du filtre qu’en entrant, la supposition de ce phénomène est que la mousse et le sable ne sont pas suffisamment propres pour servir de filtre, peut-être qu’après
quelques cycles d’utilisation ce problème serait résolu, mais le temps nous manquait.




Jour 5 : Vérifications et départ du domaine

Le dernier jour est le moment de vérifier le résultat des filets à nuage, ce à quoi nous nous attelons tôt le matin afin de pouvoir observer l’eau déposé sur les différents filets et établir nos conclusions sur les matériaux utilisées ainsi que leur pertinence pour une utilisation future.

Le premier cadre, avec des filets à nuage classique était inefficace, l’erreur ici a été d’avoir installé la maille des filets dans la mauvaise orientation, de ce fait l’eau ne coulait pas convenablement à travers la maille.

Le second cadre, avec du fil de fer, n’a pas abouti à un résultat intéressant, l’eau condensé sur les fils n’était pas satisfaisante, il aurait été intéressant de faire plus de recherches sur les toiles d’araignée pour concevoir un prototype plus inspiré.

Le dernier cadre est celui du papier bulle, l’eau récupéré était uniquement due à la condensation, la quantité d’eau récolté était minime.

Outres les erreurs de conception/installation, le lieu manquait finalement de nuages pour pouvoir capter efficacement l’eau de l’air ambiant, le site s’est avéré être inapproprié aux filets à nuage.



Pour en revenir sur le filtre à trois étages, l’eau s’était retrouvé d’avantage sale et jaunâtre en sortant de la gouttière lors des premiers filtrages, avec une forte odeur de mousse écorces. Nous avons supposé que le sable et la mousse contenaient encore des impuretés et il faudrait mieux nettoyer les matériaux primaires pour un filtrage futur, cependant en fin de semaine l’eau avait retrouvé une certaine clarté et semblait plus propre qu’au départ. Il faudrait pouvoir terminer le système avec du charbon actif afin de pouvoir établir une conclusion plus aboutie sur sa capacité filtrante.



Ces vérifications effectuées, nous avons démonté les installations et pris la route en direction de nos maisons respectives, ce qui conclus la fin de ce voyage au domaine de Chevetogne.