mercredi 15 novembre 2017

Introspection sur la semaine d’expérimentation à Chevetogne

Une semaine à Chevetogne…

Lundi midi, sac de rando sur le dos et matos en main, direction Solbosch pour rejoindre le reste du groupe avant le départ…
Je dois avouer que j’étais un peu perplexe à l’idée de passer une semaine au cœur de la forêt pour faire évoluer nos projets. Pourquoi ne pas simplement profiter du Bois de la Cambre ou des Etangs d’Ixelles pour tester nos projets, quitte à y passer la semaine également ?

Arrivés les premiers devant notre sympathique chalet, après un petit égarement dans le domaine qui nous a toutefois permis d’en avoir un premier aperçu du site, nous attendons l’arrivée du reste du groupe. Puis chacun se rue sur sa chambre, choisit son lit et déballe ses premières affaires.
Après cela, pas le temps de se poser, nous partons directement en petit groupe nous promener dans le domaine, à la découverte des lieux, des infrastructures, et de la végétation. Dès les premiers instants, nous avons remarqué la présence de l’eau en abondance autours de nous ; difficile dès lors de nous faire croire à une pénurie d’eau… Mais la semaine de travail été lancée !

Dès le lendemain, Valery et moi avons tenté de faire évoluer notre projet de filtration à travers des tissus, mais après une longue discussion avec Victor et Denis, nous avons pris la décision de faire un grand pas en arrière, de conserver l’avancée nos recherches dans un petit coin de notre tête, et de changer de projet car celui-ci risquait de ne jamais fonctionner comme nous le souhaitions.
Après un léger moment de panique et d’angoisse, car nous sommes tous les deux un peu stressés par ce projet et que la moitié du semestre s’est déjà écoulée, nous voici nouveau sur la case départ prêt à nous remettre en route.
Nous consacrons donc nos matinées à faire de nouvelles recherches et nous décidons de nous renseigner du mieux possible sur ce qu’est l’eau potable afin d’en avoir une meilleure connaissance et de pouvoir peut-être repartir sur de meilleures bases.
Puis, de fil en aiguille, nous remarquons que le traitement des eaux usées constitue un réel problème sanitaire et nous en arrivons à nous renseigner sur le fonctionnement des stations d’épuration.

Parallèlement à cela, nous avons consacré nos après-midis à des recherches de terrain et de sympathiques promenades dans les bois, avec d’autres groupes.
Nous avons ainsi fait quelques expériences de récolte d’eau tels de vrais Robinsons…
Récupération de l’eau de pluie sur des feuilles d’arbre, découverte que la mousse présente sur les arbres est gorgée d’un grand volume d’eau qu’il est facile d’extraire, recherche de la source d’un ruisseau pour trouver de l’eau non-contaminée, tentative extraction de l’eau de bouleau, étude des toitures comme surface de récupération de l’eau de pluie…

D’un point de vue personnel, c’était un peu frustrant de voir tous les groupes essayer de faire avancer leurs prototypes et expériences, tandis que nous étions encore au stade des recherches. J’ai du mal à comprendre le projet, j’ai pleins de questions qui viennent à moi, et j’ai souvent l’impression que la direction que l’on prend est soit hors-sujet, ou pas assez Low-Tech, ou pas facilement réalisable en FabLab, ou que l’on n’a pas de moyen de vérifier si l’eau sera vraiment potable,… ce projet m’interroge et me déstabilise un peu. J’ai souvent l’impression de ne pas avoir le bagage scientifique pour avancer.

Mais au final, je pense que la semaine a été bénéfique et que le résultat n’aurait pas été le même si nous étions restés à Bruxelles. Cela a permis de faire de nouvelles rencontres dans l’atelier, de créer une bonne dynamique de travail et cohésion de groupe, de découvrir les projets des autres et d’échanger à propos de ceux-ci afin de les faire évoluer. Nous avons pu découvrir des talents de cuisiniers dans l’atelier, et les soirées jeux de société et bières au coin du feu eurent un succès fou !