Une semaine à Chevetogne…
Lundi midi, sac de rando sur le dos et matos en main, direction
Solbosch pour rejoindre le reste du groupe avant le départ…
Je dois avouer que j’étais un peu perplexe à l’idée de
passer une semaine au cœur de la forêt pour faire évoluer nos projets. Pourquoi
ne pas simplement profiter du Bois de la Cambre ou des Etangs d’Ixelles pour
tester nos projets, quitte à y passer la semaine également ?
Arrivés les premiers devant notre sympathique chalet, après
un petit égarement dans le domaine qui nous a toutefois permis d’en avoir un
premier aperçu du site, nous attendons l’arrivée du reste du groupe. Puis chacun
se rue sur sa chambre, choisit son lit et déballe ses premières affaires.
Après cela, pas le temps de se poser, nous partons
directement en petit groupe nous promener dans le domaine, à la découverte des
lieux, des infrastructures, et de la végétation. Dès les premiers instants, nous
avons remarqué la présence de l’eau en abondance autours de nous ; difficile
dès lors de nous faire croire à une pénurie d’eau… Mais la semaine de travail
été lancée !
Dès le lendemain, Valery et moi avons tenté de faire évoluer
notre projet de filtration à travers des tissus, mais après une longue
discussion avec Victor et Denis, nous avons pris la décision de faire un grand
pas en arrière, de conserver l’avancée nos recherches dans un petit coin de
notre tête, et de changer de projet car celui-ci risquait de ne jamais
fonctionner comme nous le souhaitions.
Après un léger moment de panique et d’angoisse, car nous
sommes tous les deux un peu stressés par ce projet et que la moitié du semestre
s’est déjà écoulée, nous voici nouveau sur la case départ prêt à nous remettre
en route.
Nous consacrons donc nos matinées à faire de nouvelles recherches
et nous décidons de nous renseigner du mieux possible sur ce qu’est l’eau
potable afin d’en avoir une meilleure connaissance et de pouvoir peut-être
repartir sur de meilleures bases.
Puis, de fil en aiguille, nous remarquons que le traitement
des eaux usées constitue un réel problème sanitaire et nous en arrivons à nous
renseigner sur le fonctionnement des stations d’épuration.
Parallèlement à cela, nous avons consacré nos après-midis à
des recherches de terrain et de sympathiques promenades dans les bois, avec d’autres
groupes.
Nous avons ainsi fait quelques expériences de récolte d’eau
tels de vrais Robinsons…
Récupération de l’eau de pluie sur des feuilles d’arbre, découverte
que la mousse présente sur les arbres est gorgée d’un grand volume d’eau qu’il
est facile d’extraire, recherche de la source d’un ruisseau pour trouver de l’eau
non-contaminée, tentative extraction de l’eau de bouleau, étude des toitures comme
surface de récupération de l’eau de pluie…
D’un point de vue personnel, c’était un peu frustrant de
voir tous les groupes essayer de faire avancer leurs prototypes et expériences,
tandis que nous étions encore au stade des recherches. J’ai du mal à comprendre
le projet, j’ai pleins de questions qui viennent à moi, et j’ai souvent l’impression
que la direction que l’on prend est soit hors-sujet, ou pas assez Low-Tech, ou
pas facilement réalisable en FabLab, ou que l’on n’a pas de moyen de vérifier
si l’eau sera vraiment potable,… ce projet m’interroge et me déstabilise un
peu. J’ai souvent l’impression de ne pas avoir le bagage scientifique pour
avancer.
Mais au final, je pense que la semaine a été bénéfique et
que le résultat n’aurait pas été le même si nous étions restés à Bruxelles.
Cela a permis de faire de nouvelles rencontres dans l’atelier, de créer une
bonne dynamique de travail et cohésion de groupe, de découvrir les projets des
autres et d’échanger à propos de ceux-ci afin de les faire évoluer. Nous avons
pu découvrir des talents de cuisiniers dans l’atelier, et les soirées jeux de
société et bières au coin du feu eurent un succès fou !