LUNDI
Arrivée au domaine : après une heure de comparaison entre les milieux ruraux et urbains (nous les citadins), nous arrivons finalement au domaine de Chevetogne. Notre joie fut de courte durée lorsque la secrétaire nous indiqua que le-dit chalet se situait à 10km de là et que nous devions rebrousser chemin (parce que ,oui, nous avons TOUS été faire un tour dans le parc avant de découvrir la véritable route à suivre).
Nous voilà donc repartis.
Enfin arrivés, pour de bon cette fois-ci, puisque nous apercevons nos collègues au loin, attendant devant cet élégant chalet (moi qui m’attendais à atterrir dans une cabane en bois).
14h00 : Nous patientons.
15h30 : Découverte du domaine. Premier arrêt la fameuse « mine d’or oubliée », gros retour en enfance pour certains et impressionnés par l’ensemble des systèmes de récoltes pour d’autres.
18h
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19h
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20h
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21h
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21h30 : MANGER (enfin) ! Pas accoutumés à l’heure espagnole, nous nous ruons tous sur les patatas.
A mon étonnement, une poignée d’entre nous propose de faire un feu et d’y boire quelques bières. Bonne initiative puisque cela restera la tradition des nuits à Chevetogne.
Après quelques rires et échanges, on retourne se coucher en se demandant ce que le lendemain allait nous réserver…
MARDI
SURPRISE : du gel sur les voitures. Après quelques râles à propos de la température, nous voilà tous « mode travail : activé ». L’espace s’apparent vite une fourmilière où matériels, individus, idées fusent à travers la pièce. C’est en l’espace de ce qui m’a paru 5 minutes, qu’il est déjà 13h. Pause midi. Puis en route en quête d’eau potable. On dévale la vallée, sans vraiment savoir où on va… Arrêt photo autour d’une découverte. On continue. Nous faisons alors la rencontre d’une rivière et nous posons la question : Si je voulais boire cette eau, qu’est ce que je ferai?
Réponse collective : Remontons à la source ! …. Sauf que la source n’est pas accessible, cependant nous découvrons un barrage naturel qui semble filtrer l’eau. Photo. Tout autour, on remarqua la présence de plein de mousses, et au toucher, celle-ci nous semble bien gorgée d’eau… Petite expérience : comment sortir l’eau contenue dans celle-ci? Par une pression de poignet, un filet impressionnant commence à sortir de cette mousse ! Vidéo. Nous continuons notre promenade lorsque quelqu’un fit remarquer que la sève contenue dans le bouleau était potable et contenait même des nutriments importants. Ainsi, nous nous mettons à recherche de cet arbre à la sève magique. YES, trouvé ! On s’attaque à ce pauvre arbre (RIP), lui arrachons une partie de l’écorce, sans résultat, échec. Poursuivons notre route lorsque tout d’un coup, quelque chose fit surface : une micro-forêt dans une forêt. Inception de forêt! Parmi les grands troncs, se nichaient une vingtaine de jeune arbres envahis de mousses bien vertes. Le plus étonnant étant qu’elles s’arrêtaient toutes à la même hauteur. Photo.
MERCREDI
« Mode travail : réactivé ». Déçue de nos résultats proche de -6 gouttes d’eau récupérées, nous nous creusons les méninges à comprendre les raisons de nos échecs et rectifier le tir. Heureusement, de nouvelles idées voient le jour. Nous cherchons le matériel, découpons, collons, brûlons. Et BIM repas de midi, ouille, le temps passe tellement vite par ici!
L’après midi est consacrée aux courses et le soir, au repas.
Fières de nos objets conçus aujourd’hui, nous les installons dehors, à l’abri, attendant l’eau de rosée.
JEUDI
Sentiment mitigé.
:) de l’eau s’est posée sur nos structures.
:( on n’arrive pas à récolter l’eau, soit à « drainer ».
Il est temps d’avoir une discussion avec Denis. Nous entamons alors un jeu de question-réponse et de longs regards silencieux (signifiant souvent que notre réponse n’est pas totalement juste). Ce n’est qu’après une heure de discussion, de la patience, de la patience, de la patience et encore de la patience de la part de Denis (MERCI), que nous arrivons à former une réponse : Lorsqu’un vent chaud souffle contre une montagne, l’air monte, passe (parfois) au-dessus de la montagne, l’air se refroidit et donc condense. OUF. Je ne serai jamais physicienne je pense.
Le reste de notre temps passe en cuisine. Il est déjà l’heure de souper. Feu. Rires. Amis. Dodo.
Plus sérieusement maintenant :
Grâce à la semaine passée à Chevetogne, nous avons pu profiter d’un environnement aux conditions naturelles, ce qui n’est pas toujours évident à trouver dans les grandes villes. Notamment la rosée du matin paraissait plus abondante, la présence de brume, le gel. Un peu par chance, les conditions climatiques ont été très diverses donc rendit possible l’observation des prototypes sous différentes atmosphères.
Je pense que le fait d’avoir passé une semaine intensive ensemble nous a également permis d’obtenir une cohésion de groupe plus grande, avec davantage d’échanges et l’accroissement de notre curiosité envers les autres projets. J’avoue ne pas avoir connu tous les projets de l’atelier avant le grand départ, et pourtant j’en connais à présent tous les sujets. Les projets forment ainsi une grande source et cela est sans doute la force de cet atelier.
Ce fut une semaine intense où l’on pouvait percevoir une motivation générale générée par l’investissement de chaque individu présent sur le terrain mais aussi par les échanges entre les groupes. Il y a eu une sorte de troc général que j’ai trouvé assez amusant, l’un demandant des ciseaux et l’autre empruntant des gobelets en plastique en contre partie. Les échanges ne restèrent pas cantonnées aux matériels, il y a eu des opinions, des réflexions, et parfois même des solutions communiquées entre nous. Ceux-ci rendirent possible la modification de son regard sur son propre projet.
En ce qui concerne le projet personnel, dès la première journée nous avons été confrontés à de nombreux « échecs » amenant de nouvelles perspectives et dont les approches ont du parfois être rectifiées. Le fait de pouvoir réellement prendre le temps de décortiquer le problème, élément par élément, a été plus que bénéfique car nous rendait compte des phénomènes scientifiques cachés derrière certains résultats.
Ensuite, le fait d’être plongée dans un environnement d’étude et de mise en pratique a clairement tonifié la productivité. Lorsqu’on met les prototypes fabriqués à Chevetogne les uns à coté des autres, l’évolution est notable. Les 5j/5, 24H/24, nous poussaient à persévérer dans nos recherches, sans oublier la dimension collective.
Chaque jour nous permettant de rebondir sur le précédent.
Sans oublier la partie moins académique du séjour ! Les rassemblements autour du feu de camp avec une excellente ambiance, une bière à la main et toujours de la bonne musique pour amuser la galerie.
Le séjour s'est achevé sur de belles rencontres.