1. Gestion de l’eau
Et
si on avait plus d’eau, tout simplement en consommant moins, tout
en augmentant le confort ?
Notre
objectif est d’aborder l’eau par sa gestion. Nous pensons pouvoir
mettre en place des systèmes permettant de consommer moins d’eau
pour un même usage, afin de pouvoir utiliser cette eau ailleurs.
L’eau
est un besoin universel. Son usage est divisé en eaux domestiques
(consommation, sanitaires, chauffage, lessives), eaux agricoles
(irrigation, élevage) et eaux industrielles.
Environ
4 milliards de m³ d’eau sont consommés
par an. Alors que la consommation d’eau domestique est fortement
disproportionnée selon les pays (360 L
par jour par habitant aux USA, 120 L
en Belgique et moins de 25 L
dans de nombreux pays africains), l’irrigation reste le secteur le
plus consommateur d’eau au monde, alors que les terres agricoles
sont en expansions continues.
2.
Irrigation
Il
existe deux grands types d’irrigation regroupant les techniques
actuelles :
a)
Les techniques de surface :
- par aspersion
- par aspersion
-
par ruissellement
-
par planches
-
par raies
-
…
- perte d'eau par évaporation
- perte d’eau par infiltration excessif entraînant un drainage
- perte d’eau par infiltration excessif entraînant un drainage
-
peu de prise en compte du contexte climatique et des terres
Afin
d’être efficaces, les techniques d’irrigation modernes génèrent
un gaspillage d’eau conséquent.
-
jarres enterrées
Là
où une technique d’arrosage par sprinklers a un rendement de
0,9 kg d’aliments pour 1 m³ d’eau, le goutte à goutte en
fournit 1,4 kg, et les jarres enterrées 7 kg.
Afin
de s’attarder plus en détail sur ces techniques, il est important
de comprendre quels sont les besoins en eau d’une plante.
Les
besoins en eau des végétaux est équivalent au volume d’eau
dissipé par évapotranspiration. Cette évapotranspiration varie
évidemment en fonction d’un certain nombre de paramètres tels que
le climat, la saison, le type de végétal, l’avancement de la
croissance…
Une
formule simplifiée permet de définir les besoins en eau pour
irriguer un certain type de plantes :
I =
(0,33 . (1 + C)) . Ebac
avec
I = les besoins en irrigation de la plante
Ebac =
le taux d’évapotranspiration mesuré dans un bac durant 24h
C =
le taux de recouvrement du sol par les plantes, de 0 (semi-recouvert)
à 1 (recouvert)
Les
où les techniques d’irrigation de surface vont fournir au sol une
quantité d’eau bien trop importante sur une courte durée, une
jarre enterrée permettra à la plante de prélever la quantité
d’eau dont elle a besoin sur un longue durée.
C’est
pourquoi nous avons décidé de s’attarder sur la question des
jarres enterrées.
3. Les jarres enterrées
La
technique est basée sur un système relativement simple de
transpiration de l’eau à travers une matière poreuse. Des
contenants sont enterrés et prennent le rôle de diffuseurs d’eau.
Ces contentant sont généralement désignés sous le nom d’oyas ou
de jarres enterrées.
Cette
technique d’irrigation permet une autogestion des végétaux par
rapport à leurs besoins en eau. Le système racinaire des plantes se
développe autour des pot. Les matériaux utilisés comptent sur leur
conductivité hydraulique (aptitude d’un milieux poreux a laisser
passer un fluide sous l’effet d’un gradient de pression [m/s])
pour diffuser l’eau en limitant à la fois l’évaporation et
l’infiltration. On peut par conséquent jouer sur la composition
des matériaux en fonction du type de végétation ainsi que sur son
stade de croissance.
AVANTAGES :
- rendement 7x supérieur à de l’arrosage classique
- rendement 7x supérieur à de l’arrosage classique
-
économique
-
matériaux accessibles et naturels
-
irrigation stable
-
irrigation adaptée à la plante
-
irrigation adaptée au climat
-
moins de mauvaises herbes
-
gain de temps
INCONVÉNIENTS
- pénibilité d’installation : nécessite de creuser à intervalle régulier
- pénibilité d’installation : nécessite de creuser à intervalle régulier
-
durée de vie limitée : les pores se bouchent
-
fragilité du matériau : risque des racines de briser la jarre
-
faible visibilité du contentant baisse la gestion de son eau
COMPOSITION :
Historiquement
les jarres sont composée principalement d’argile, ce denier étant
peu perméable il est conseillé de le mixer avec des matériaux plus
perméables ou grossiers tels que :
-Sciure
de bois
-Bouse
d’herbivore
-sable
-morceaux
de poteries brisées
Ces
matériaux apportent de la porosité, soit par leur perméabilité,
soit en créant des micro-pores en brûlant lors de la cuisson de
l’argile.
CUISSON :
Les
jarres sont cuites dans a des températures comprises entre +-
700/800 et 1000 degrés Celsius.
Exemple :
Une jarre composée a 100 % d’argile atteint une porosité
d’environ 18 % quand elle est cuite à 850 degrés.
TRAITEMENT
DES SURFACES :
Les surfaces ne doivent en aucun cas être émaillées.
Les surfaces ne doivent en aucun cas être émaillées.
Il
est possible de poncer légèrement la surface externe pour augmenter
la conductivité hydraulique.
Nous
avons tout d’abord réalisé un prototype d’oya
home-made avec deux pots de fleurs en argile assemblés et
étanchéifiés à l’aide de silicone.
Afin
de tester si la porosité du matériel laisse bel et bien passer
l’eau, nous avons rempli le pot d’eau et observé la réaction du
pot.
Petit
à petit, on peut observer la surface prendre une couleur plus foncé.
C’est l’argile qui se gorge d’eau.
Cependant,
après quelques heures d’attentes, aucune eau liquide n’est
observable à la surface de l’oya.
L’objet
se trouvant à l’extérieur, exposé au soleil, nous pensons que si
aucune eau n’est observée, c’est peut-être parce qu’elle
s’évapore directement.
Nous
réalisons alors à nouveau l’expérience, cette fois-ci à
l’intérieur, et nous pouvons alors observer des gouttelettes se
former à la surface du pot.
Une
question se pose, si les gouttelettes ne sont pas en réalité de la
condensation, mais l’argile étant à température de l’air
ambiant et n’observant pas de condensation ailleurs dans la pièce,
nous en déduisons que l’eau percole en effet sous forme liquide à
travers le matériau.
L’oya home-made est ensuite placée dans un pot transparent de terre, afin d’essayer d’observer la progression de l’humidité de la terre.
Un
pot identique est mis en place avec un système de goutte à goutte
par distillation, ainsi qu’un autre sans irrigation afin d’avoir
une base de comparaison.
En
coupant en deux un pot et en le collant aux bords, nous pourrons
observer directement la progression du niveau de l’eau.
Nous
pensons également que précédemment, sans plante, l’eau
s’accumulait éventuellement dans la terre, sans s’échapper et
empêchait alors l’argile de relâcher l’eau qu’il contient,
c’est pourquoi nous plaçons alors une petite plante dans le pot.
Nous
attendons pour l’instant le séchage du silicone avant de pouvoir
lancer l’expérience.
Pour
ces expérimentations, l’idéal serait de pouvoir faire des
observations dans des circonstances réalistes, à long terme.
Cependant, ne disposant que d’un délai très court, nous essayons
de focaliser nos expériences pour pouvoir faire des déductions sur
un court terme.
4. Nos améliorations
L’objectif
de notre projet est alors de se baser sur le principe existant de
jarres enterrées, et de lui apporter une plus value.
Plusieurs
pistes s’ouvrent devant nous, que nous explorons actuellement pour
nous décider sur savoir dans quelle direction développer de
nouveaux prototypes.
Ces
pistes ont pour objectif de remédier aux inconvénients du système
d’oyas.
Une
des problématiques des jarres enterrées est leur visibilité.
Puisqu’elles sont enterrées, il est difficile de connaître
facilement leur niveau d’eau, et donc quand les remplir.
L’idée
est de mettre en place un flotteur à l’intérieur de l’oya qui
en sortirait tout simplement afin d’indiquer le remplissage du
contenant.
Il
est possible de de gérer cela par un senseur connecté à un Arduino
qui pourrait traduire l’information en indication mais nous
pensons qu’il est possible d’atteindre un résultat identique
avec des moyens bien plus accessibles.
VANNES :
Dans
la continuité de la gestion de l’eau contenue dans les jarres,
nous pensons qu’il pourrait être intéressant que les oyas
puissent gérer par elles-mêmes leur apport en eau.
En
effet, quand une jarre est vide, il faut pour le moment la remplir
manuellement.
Une
solution est de combiner le principe du flotteur à un système de
vanne, permettant le contentant de rester toujours plein (exemple sur cette vidéo youtube)
Alors
qu’un simple réservoir connecté à l’oya, le remplissant
continuellement en eau par gravité semble être une solution
évidente et efficace, un système de vanne pourrait permettre une
certaine flexibilité.
En
effet, certaines plantes n’ont pas forcément besoin d’un apport
en eau continu. Afin d’optimiser leur croissance, certaines plantes
ont besoin d’un cycle de sécheresse. En proposant un système
flexible de vanne, de telles variations pourraient être obtenues, et
de manière automatisée.
Cette
automation pourrait évidemment être obtenue de manière assez
simple grâce à un Arduino
et des senseurs, mais nous pensons à nouveau qu’il est plus
intéressant de développer un système plus low-tech.
TRAVAIL
DU MATÉRIEL
La
porosité des jarres est un paramètre important pour assurer le bon
fonctionnement du système mis en place.
Nous
pourrions nous pencher sur l’étude de la production de la matière
argile et de ses additifs, mais il est également possible d’explorer
d’autres matériaux. En effet d’autres matériaux sont peut-être
(ou non) propices au même usage. Cela pourrait éventuellement
répondre aux problèmes de la fragilité du matériau.
Cependant,
l’argile fonctionnant très bien ainsi, étant naturel, accessible
et dégradable, nous pensons difficile d’innover dans ce domaine.
IMPRESSION
3D
L’impression
3D est également une piste ouverte qui pourrait régler, avec une
étude sur la forme, des problèmes liés à l’installation et la
fragilité, tout en optimisant le rendement grâce à une surface
plus ou moins libre.
Toutefois,
ces techniques ne sont pas accessibles partout (!même pas au FabLab
ULB!), ce qui est plutôt contraire à nos objectifs.