jeudi 16 novembre 2017

Introspection sur la semaine à Chevetogne

Pour cette semaine à Chevetogne, je pense qu’il y a différentes choses qui se sont développées: d’abord le groupe de l’atelier, on a jamais autant échangé que cette semaine, ensuite nos connaissances sur l’eau dans la nature et la réflexion sur nos prototypes. Je pense qu’on a aussi pris conscience du fait qu’on ne connaissait pas assez de choses sur l’eau (ou sur la physique basique) pour se débrouiller et « faire » de l’eau potable.

Je trouve qu’il a été difficile de se mettre dans la situation de survie qui nous occupait l’après-midi, peut-être parce que nous n’étions pas réellement dans le besoin d’eau. Ainsi, le premier jour, nous nous sommes contentés de visiter le domaine, d’observer les canalisations de la mine, sans y poser un réel regard de « Je n’ai pas d’eau potable, il faut que j’en trouve ». Mais une fois qu’on a réussi à se mettre dans le bain, les idées ont tout de suite commencé à se développer. Chacun venait amener ses idées, connaissances,… et nous avons commencé à nous questionner:
• mousse = éponge ? donc dans un milieu humide elles doivent contenir de l’eau ? est-ce-qu’on peut prélever cette eau ? est-ce-qu’on pourrait éventuellement la boire?
• un ruisseau ? donc une source, et si on remontait le ruisseau jusqu’à la source ? ou en tout cas jusqu’à un point où l’eau a l’air moins sale ? comment pourrait-on rendre cette eau potable ?
• la sève des arbres ? on peut la boire ? pour tous les arbres ? comment pourrait-on la récolter ?
• la rosée partout visible dans le domaine certains jours, comment pourrait-on la récolter ?
• …
Au plus on se promène, au plus les idées fusent et chacun explique ce qu’il en pense, on cherche, on teste, ce n’est pas toujours très concluant mais on a au moins l’impression d’essayer.
Plus tard, nous essayons également de reprendre les principes de nos prototypes, un distillateur avec des cannettes vides et un feu, un filtre avec un tampon,…
Côté survie donc, beaucoup d’essais sont faits et même si nous n’avons pas réussi à produire de l’eau potable j’ai l’impression qu’on a beaucoup appris.

Du côté des projets par contre, ça se corse. Je pense que d’une part les conditions climatiques n’étaient pas optimales pour tous les prototypes et que d’autre part on s’est rendu compte qu’on n’avait pas vraiment tout compris. Cette semaine nous a appris à quel point on n’était pas prêt à développer un prototype pour avoir de l’eau potable. Comme nous manquons de connaissances en physique, des bêtes trucs ont rendu impossible le fonctionnement de notre prototype, le mardi et le mercredi ont été particulièrement rudes à ce niveau là pour moi. On en a encore parlé cette semaine en atelier, on a pu voir cela comme des échecs et c’est comme ça que je l’ai perçu sur le coups. Maintenant, après avoir réfléchi, je pense que ces « échecs » étaient essentiels puisque maintenant on a admis qu’on ne savait rien (je caricature) et on peut donc chercher à combler ce manque de connaissance.
Notre prototype, par exemple, doit fonctionner selon le principe d’une serre, le projet de référence est posé sur le sol et il fonctionne. En voulant nous l’approprier, nous l’avons détaché du sol pour pouvoir faciliter son entretien et sa mise en oeuvre (de manière à ne pas avoir des canalisations, ou cuves enterrées dans le sol). Malheureusement, une serre ne fonctionne pas vraiment sans un matériau pour emmagasiner et rediffuser la chaleur et, en détachant l’objet du sol, nous lui avons enlevé ce matériau, il ne pouvait donc pas fonctionner. Mais cela nous a permis de rebondir et nous cherchons maintenant quels types de matériaux pourraient faire fonctionner notre serre, si on décidait de ne pas la poser sur le sol.

De manière générale, je dois bien avouer que je n’étais pas a priori très emballée par l’idée d’une semaine de vie en communauté, mais j’ai été agréablement surprise par tout ce que cette semaine a permis. Je trouve que cette communauté a permis de développer beaucoup de choses, qu’on a enfin réussi à partager et à échanger tous ensemble. De vrais liens ont pu se créer au sein de l’atelier, on est maintenant plus au courant des projets de chaque groupe. La semaine a permis de développer nos projets, ou en tout cas la réflexion sur nos projets puisque les conditions climatiques n’étaient pas optimales et qu’on manquait de matériel (de machines?).