dimanche 7 janvier 2018

Introspection finale - Pauline Virtt

La route fut longue et sinueuse, parfois teintée de noir ou de gris, mais se termine finalement sur une note positive !

En choisissant l’atelier DFS, j’avais pour envie de me détacher d’un atelier de projet « traditionnel », de peut-être travailler dans un domaine légèrement hors du champ de l’architecture et d’apprendre à utiliser les outils mis à notre disposition pour pourvoir enrichir mes connaissances et les réutiliser dans des projets futurs.

Dès les premières séances, après des explications plus approfondies sur les enjeux de l’atelier et sur le sujet à traiter j’ai trouvé cela intéressant, mais déroutant. « Faire de l’eau potable avec des moyens low-tech ? » Comment faire ?

Il a donc fallu commencer par se documenter, beaucoup lire, regarder ce qui existait déjà, critiquer, questionner, étudier, tester, questionner encore…
Notre première intuition, à Valery et moi, s’est donc orientée sur de la filtration avec des tissus. Mais après plusieurs semaines de recherches, et de nombreux essais d’échantillons, l’expérience s’est montrée inefficace. La taille des mailles nécessaires pour réussir à rendre l’eau potable n’était pas réalisable en low-tech, et difficilement sans notion de physique/chimie (ultrafiltration).

Ce fut d’abord pour moi une sorte d’échec et de stress, car le semestre était déjà bien entamé, et il fallait tout remettre en question, changer de projet, recommencer les recherches à zéro tandis que nous étions à Chevetogne, au milieu de la forêt, sans matériel pour rebondir… Aurions-nous le temps pour cela ?
Puis après quelque temps, nous nous sommes rendus compte que cela avait surement été bénéfique, car nous nous étions lancés trop vite tête baissée dans un projet sans réellement savoir ce que signifiait le terme « eau potable », par quels moyens il était possible aujourd’hui de traiter les eaux, comment cela fonctionnait… ?
Je pense finalement que cette expérience a été enrichissante et que nos recherches ont peut-être même pu servir à d’autres groupes de l’atelier.

Dès notre retour à Bruxelles nous avons donc changé notre fusil d’épaule et concentré notre énergie sur un nouveau projet de traitement des eaux usées à partir des plantes : la phytoépuration. Après la encore de nombreuses recherches sur le sujet, nous n’arrivions pas à exprimer clairement notre projet auprès des professeurs, et il fallut se remettre à nouveau en question. Il ne s’agissait plus seulement de bien connaître la théorie et de comprendre le principe de fonctionnement du projet, mais de comprendre le terrain, la réalité du quotidien des 11% de la population mondiale qui n’ont pas accès à l’eau, et d’être sûrs des informations que nous avancions

Afin de pouvoir adapter au mieux notre projet, et de le mettre en situation, nous nous sommes intéressés un peu plus au cas de la République Démocratique du Congo, qui est l’un des pays où l’accès à l’eau potable est le plus compliqué.
Ainsi nous avons rencontré des doctorants Congolais actuellement à l’ULB qui nous ont donné énormément d’informations sur la problématique de l’eau et nous ont permis de faire évoluer le projet.

En conclusion, ce semestre fut très différent de ce à quoi nous sommes habitués : une grande liberté, un éternel questionnement sur tout durant toute la durée du développement du projet (qu’est-ce que c’est ?, comment ça marche ?, pourquoi ?, est-ce mieux que ceci ou cela ?, où ?, quand ?, pour quoi ?, pour qui ?, par qui ?...), de nombreux rebondissement (bons comme moins bons), une ouverture d’esprit, un autre mode de communication et d’échange au sein de l’atelier, une autre méthode de travail,… pour aboutir à un projet différent de d’habitude également. Ce fut une bonne expérience !

Cependant, la thématique été très compliquée à mon sens. Pendant un long moment j’avais l‘impression de ne pas avancer. De ne rien comprendre à ce que je lisais et de me fermer de nombreuses pistes de recherche à cause de notion de physique/chimie que je n’avais pas ou que je ne comprenais pas.
Je pense que nous aurions dû rencontrer certains des intervenants et conférenciers plus tôt dans le semestre et dans nos recherches.
Afin de pallier les lacunes en physique, il serait peut-être intéressant de croiser cet atelier avec des étudiants en physique et de mixer les groupes afin mélanger et d’agrandir nos domaines de compétences ?